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NISSITALIE, BLOG FRANCO-ITALIEN
24 juin 2023

ALLONS BON TRAIN !

 

FRONTIERA_SAN_LUDOVICO_DAL_TRENO_03

 

Ce n'était pas l'Orient Express, mais notre TER nous a quand même conduits à l'étranger et plus exactement dans le Beau Pays, à deux pas de votre/notre Côte d'Azur ! Mais oui, début juin nous sommes allés... bon train à Vintimille, cette « Porta Fiorita d'Italia » très opportunément renommée "Portafiorita" par notre coauteur Maurizio Armondi dans son roman Ma maison sur la Côte d'Azur.

Nous vous proposons donc trois images de notre brève expédition ferroviaire : après une "vue du pont" sur la frontière Saint Ludovic, voilà l'entrée en ville par un autre pont chevauchant la Roya et puis, bien sûr, le billet aller-retour du « mini-groupe » formé par notre équipe.

Ah, Saint Ludovic ! Que de fois nous y sommes allés "en vrai" et en voiture, pour déguster, sous les arbres que l'on entrevoit sur notre cliché, de délicieuses pizzas ou focacce dans un inoubliable bistrot italien - malheureusement fermé depuis des années - que Maurizio, dans son roman, avait rebaptisé "La Pinetina" !

 

ARRIVO_A_XXMIGLIA_DAL_TRENO_03

 

Il est vrai que maintenant, à Vintimille, nous profitons d'un buffet de la gare tout aussi appréciable : mais cela n'empêche pas une petite nostalgie... bien plus supportable que celle - décidément moins alimentaire et plus poétique - de notre Maurizio qui, dans son dernier opus Le mie case in Costa Azzurra... e altrove (Mes maisons sur la Côte d'Azur... et ailleurs) évoque sa jeunesse palermitaine et se souvient de la petite gare à deux pas de son habitation :

« [La nostra casa] si trovava nei pressi di una stazione palermitana secondaria e molto carina che dava su una piazza ornata di palme e disponeva di bar, rivendita di giornali, giardinetto con fontanella e anche servizi per signore e signori molto più puliti di quanto non siano adesso le toilettes di stazioni ferroviarie - italiane o francesi - molto più grandi. E c’era naturalmente una biglietteria quasi sempre aperta dove, per poche lire, si poteva perfino acquistare un biglietto (un rettangolino di cartone colorato) per Palermo Centrale, stazione distante sei chilometri e a pochi passi dall’animatissima Via Roma; e poi altri ambienti con porte sormontate da scritte dai caratteri eleganti: "Sala d’aspetto", "Deposito bagagli", "Polizia ferroviaria" o ancora "Dirigente movimento" che era poi il capostazione. Dando un colpo di fischietto e alzando una paletta verde e bianca ‒ ammiratissima da me bambino ‒ quell’autorevole personaggio dall’impeccabile divisa e dal berretto rosso con visiera e fregi dorati dava il segnale di partenza ai macchinisti delle "littorine" diesel (la linea non era ancora elettrificata) e, talvolta, anche alle poche "vaporiere" ancora in servizio. Sento ancora sul viso, di quelle maestose locomotive, la brezza della velocità e l’effluvio caldo-umido che, incurante dei vari « È pericoloso sporgersi - Ne pas se pencher au dehors - Nicht hinauslehnen - It is dangerous to lean out », respiravo a pieni polmoni, ostinatamente affacciato al finestrino di vagoni non certo climatizzati, ma compartimentati e bellissimi ».

Voilà pour cet aperçu en italien, langue maternelle "retrouvée" de ce « racconto sincero e quasi vero » (« récit sincère et quasi vrai ») qui, après deux romans en français, complète la trilogie d'Azur de notre écrivain-blogueur. Et si on traduisait cet extrait en langue de Molière ? Allez, on s'y met aussitôt - avec, bien entendu, l'autorisation de son auteur - pour un plus grand confort des lecteurs pas encore à l'aise avec celle de Dante :

« [Notre maison] était située près d'une très jolie gare secondaire palermitaine qui donnait sur une place ornée de palmiers et était dotée d'un bar, d'une maison de la presse, d'un petit jardin avec une fontaine et même de toilettes pour dames et messieurs bien plus propres que les cabinets de certaines gares actuelles ‒ italiennes ou françaises ‒ beaucoup plus grandes. Et il y avait, bien sûr, un guichet presque toujours ouvert où, pour quelques lires, on pouvait acheter un billet (un petit rectangle en carton coloré) pour la gare de Palermo Centrale, à six kilomètres de là et à quelques pas de la très animée Via Roma ; et puis d'autres locaux aux portes surmontées d'inscriptions aux caractères élégants : « Salle d'attente », « Dépôt de bagages », « Police ferroviaire » ou encore « Dirigeant du Trafic » qui n'était autre que le chef de gare. En donnant un coup de sifflet et en levant une palette blanche et verte - qu'enfant, j'admirais beaucoup ‒ cet important personnage à l'uniforme impeccable et à la casquette rouge aux frises dorées donnait le signal de départ aux conducteurs des autorails diesel (la ligne n'étant pas encore électrifiée) et, parfois, même aux mécaniciens des rares locomotives à vapeur encore en service. De ces majestueux engins, je ressens encore sur le visage le vent de la vitesse et les effluves chauds et humides qui, malgré les divers « È pericoloso sporgersi - Ne pas se pencher au dehors - Nicht hinauslehnen - It is dangerous to lean out », j'inspirais à pleins poumons, obstinément penché à la fenêtre de ces wagons certes non climatisés, mais compartimentés et terriblement beaux ».

De quoi nous donner envie de prendre un peu plus souvent le train, ne pensez-vous pas ?

 

BILLET_SNCF_POUR_VINTIMILLE

  

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