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NISSITALIE, BLOG FRANCO-ITALIEN
2 janvier 2020

SERGIO MATTARELLA, VALEURS SÛRES

 

SERGIO_MATTARELLA__CAPTURE_D__CRAN_

 

Sergio Mattarella est sans aucun doute l'une des plus belles personnalités du paysage politique italien actuel. Un Président de la République qui est une figure institutionnelle plus que jamais indispensable pour un pays aujourd'hui quelque peu fragilisé, mais aussi un pilier rassurant pour l'Europe de la culture et de la solidarité, à laquelle on ne saurait renoncer.

Sans rhétorique aucune, l'équipe de Nissitalie se fait donc un devoir et un plaisir de rappeler le parcours exemplaire - bien plus que la "carrière" - de Sergio Mattarella, homme de valeurs et de convictions s'inscrivant avec intégrité dans la lignée morale de Sandro Pertini ou, plus récemment, d'Oscar Luigi Scalfaro.

Enseignant chercheur à la faculté de droit de l'Université La Sapienza, le futur président n'a pas initialement de visées politiques. Mais en janvier 1980, son frère Piersanti Mattarella, président de la région sicilienne en lutte contre le crime organisé, est assassiné par la mafia. Sergio adhère alors à la Démocratie Chrétienne (parti de son frère) et fréquente un courant progressiste s'inspirant des idées d'Aldo Moro.

Premier président originaire de Sicile, il est aussi le premier juge constitutionnel élu à la présidence. Conjuguant douceur, esprit pédagogique et autorité (autorevolezza, et non pas autoritarismo), il n'a de cesse de valoriser toute la sagesse de la constitution italienne. Récipiendaire de la "Lampe de la Paix" 2019 à Assise, il a tenu à  rappeler que « la Constitution ne consiste pas seulement en un fondamental appel à la paix à l'échelle internationale », mais qu'elle « incite, exhorte à la paix au sein même de notre pays ». Et d'ajouter que, succédant à des siècles de guerres et d'atrocités, l'intégration européenne a été et représente un « choix historique » pour pouvoir « bâtir une grande paix ».

Notons par ailleurs qu'en 1989, bien avant sa présidence, Sergio Mattarella - alors Ministre de l'Éducation Nationale - avait démissionné du gouvernement Andreotti après avoir tenté de préserver l'intérêt public contre un projet de loi favorisant certaines entreprises privées dont Fininvest (ancien nom de Mediaset, holding berlusconienne). Et, dix ans plus tard, en tant que Ministre de la Défense, il avait aboli le service militaire obligatoire.

Aujourd'hui, ses discours sont souvent un avertissement face à la menace des nationalismes et de l'arrogance institutionnalisée. Sergio Mattarella aime particulièrement parler aux jeunes générations, soulignant toute l'importance de la mémoire pour ne pas commettre les mêmes erreurs : les totalitarismes bien sûr, mais aussi, sur un autre plan, le terrorisme des "années de plomb". C'est ainsi que, cinquante ans après, lors de la commémoration de l'attentat à la Banque de l'Agriculture de Piazza Fontana à Milan, Carlo Arnoldi peut saluer, au nom des victimes de 1979, la présence de « la plus haute charge de l'État pour la première fois depuis cinquante ans », qui a rencontré les victimes en privé et reconnu les failles de l'Etat dans la quête de la vérité.

Bref, une politique intérieure respectueuse, avant tout, de la souffrance des personnes. Sergio Mattarella n'avait-il pas d'ailleurs, juste après son élection, simplement affirmé : « Mes pensées vont, surtout et avant tout, aux difficultés et aux espérances de nos concitoyens » ?

Quant à la politique étrangère, elle doit, selon les vœux du président de la république adressés au corps diplomatique en 2017, « bâtir des espaces de plus en plus partagés » toujours dans le « respect pour la coexistence d'intérêts, valeurs et aspirations des parties concernées ».

Et comment ne pas partager, en tant que franco-italiens, un certain extrait du discours de fin d'année 2019 concernant l'Italie et... l'étranger ? « Une photo de l'Italie vue de l'espace m'a été récemment offerte », a dit Sergio Mattarella le 31 décembre a reti unificate, sur toutes les chaînes. « J'aimerais partager cette image avec vous, avec une invitation : essayons de regarder l'Italie de l'extérieur, en élargissant notre regard par delà nos habitudes. Ce serait, au fond, comme on nous voit de l'étranger : un beau pays étendu sur la Méditerranée qui, de par sa géographie et son histoire, demeure l'un des points de rencontre de l'Europe avec les civilisations et les cultures d'autres continents. Et c'est bien cette condition qui a contribué à construire notre identité, synonyme de sagesse, génie, harmonie et humanité ».

Eh oui, surtout notre humanité : à ne jamais oublier, à tous les niveaux de l'État et quel que soit le gouvernement... 

 

(Photo : Assisi, 14 décembre 2019 - Capture d'écran)

 

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