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NISSITALIE, BLOG FRANCO-ITALIEN
15 juin 2019

DEPUIS "MA MAISON"...

 

Ci-dessous, quelques billets du blog Ma maison sur la Côte d'Azur que Maurizio nous prête pour nos débuts "à trois" sur Canalblog :

 

SANREMOOD

(2 mars 2019)

 

SANREMO_2019_V

 

Sanremo 2019, 69ème édition du Festival de la chanson italienne. La victoire de Mahmood (de son vrai nom Alessandro Mahmoud), jeune talent né à Milan de mère sarde et de père égyptien, n'a pas plu à tout le monde, voir La Repubblica et Nice-Matin à ce sujet.

Dans "Ma Maison", au contraire, on a beaucoup aimé la chanson Soldi de ce gentil garçon qui représentera l'Italie à l'Eurovision du 18 mai, qui a déclaré se sentir italien « à cent pour cent » et qui, selon nous, serait tout aussi gentil et talentueux même s'il l'était à cinquante.

 

SANREMO_2019_BAGLIONI_RAFFAELE_BISIO

 

(Captures d'écran RAI UNO : 1. V.Raffaele et Mahmood - 2. Les présentateurs C.Baglioni, V.Raffaele, C.Bisio)

 

 

PERCHÉ SANREMO È SANREMO...

 (4 avril 2018)

 

Perché, pourquoi parler en avril d'un Festival de Sanremo 2018 qui a fermé ses portes le 10 février, alors que les résultats des dernières élections transalpines conseilleraient de s'intéresser moins à la chanson qu'à la politique italienne ?

 

FESTIVAL_SANREMO_2018

 

Sanremo 2018, capture d'écran RAI : Baglioni, Hunziker, Favino

 

Peut-être parce que, côté politique, tout est tellement flou (et même fou !) quand on pense à certains partis si différents les uns des autres, mais qui risquent tous de s'allier pour un nouveau gouvernement qui sera peut-être de droite, de gauche, ou encore populiste, antisystème, antieuropéen...

Ou bien parce que, côté civilisation, la chanson a toujours été une "valeur sûre" pour une Italie majoritairement humaniste où le Festival de Sanremo propose, depuis désormais des décennies, des mélodies, des couplets, des refrains, des réflexions et... même des tubes mondiaux dont on peut être plutôt fiers. Volare ou, pour être exact, Nel blu dipinto di blu de Domenico Modugno, et encore Felicità de Romina Power et Al Bano, vous connaissez ?

 

DOM

 

Et puis parce que l'autre jour, dans une brocante azuréenne, j'ai eu l'agréable surprise de découvrir un 45 tours de Bobby Solo (Se piangi, se ridi, « Grand Prix Sanremo 1965, version originale ») royalement exposé entre Charles Aznavour et Gilbert Bécaud, excusez du peu !

 

45_TOURS_BOBBY_SOLO_BROCANTE_NICE

 

Et donc, finalement, perché Sanremo è Sanremo, parce que Sanremo est Sanremo, comme le dit si bien le slogan du Festival !

 

 

REGINA ELENA

(25 Février 2017)

 

L_AMIE_PRODIGIEUSE

 

Non, la reine Elena de ce billet n'est pas la « Regina d'Italia e d'Albania e Imperatrice d'Etiopia » prêtant son nom à plusieurs rues ou places italiennes.

La seule affinité entre l'épouse du roi d'Italie Victor-Emmanuel III et "ma" reine, c'est son autre titre de « Principessa di Napoli » : car la Regina Elena de ces lignes, c'est la... mystérieuse Elena Ferrante, auteur (napolitain ?) de L'amie prodigieuse.

En effet, l'énorme succès de ce livre a mis à la une des littératures mondiales une étonnante histoire parthénopéenne s'étendant, par ses quatre tomes riches en pages et en émotions, des années cinquante à nos jours. C'est avec une écriture aussi dense qu'accessible que cet écrivain dont on aurait envie d'imposer fièrement le féminin "écrivaine" (le mot scrittrice n'existe-il pas depuis longtemps en italien ?) qu'Elena Ferrante sait nous faire passionner pour un microcosme ô combien contrasté à travers les différents parcours socio-culturels de ses héroïnes Lila et Lenù.

Issues du même quartier populaire de la ville du Vésuve et propulsées par la vie vers d'autres horizons, ces attachantes amies-complices-rivales ont décidément su captiver l'attention de légions de lecteurs aux quatre coins de la planète.

L'amica geniale (voilà le titre original de l'œuvre à laquelle j'ai ici l'honneur de rendre honneur) est ainsi devenue une saga qui n'arrête pas d'émouvoir, étonner, intriguer femmes et hommes vivant à des années lumière de la planète Naples. À croire que l'introspection chez l'enfant, l'ado et l'adulte, ou que les différences de classe, d'éducation et d'objectifs existentiels ne connaissent pas de frontières...

Mais quid de l'auteur d'un tel triomphe littéraire ? L’éventuel lecteur de ces lignes méconnaissant encore l'existence d'Elena Ferrante malgré sa renommée mondiale ne trouvera - ici pas plus que sur la toile ou dans la presse écrite - aucune image la concernant vraiment : car personne, à ce jour, ne saurait attribuer un visage à ce pseudonyme préservant l'identité et la vie privée d'un auteur (là également, pourquoi pas "auteure" ou "autrice" ?) qui, visiblement, ne veut pas en dire plus que ses œuvres.

Faute de références visuelles certaines, ceux qui en ont vraiment envie pourront toutefois trouver sur le web tout un éventail d’informations, suppositions ou enquêtes journalistiques permettant moins de désigner que de supposer la véritable Elena Ferrante. Les questionnements, sur la toile et ailleurs, vont en effet bon train : serait-elle une traductrice, un homme, ou même un couple ?

Pour votre humble blogueur ayant également préféré un pseudonyme à un vrai nom, toutes ces interrogations ont évidemment peu d'intérêt.

Mon vrai problème avec ce livre et l'engouement qu'il suscite, c’est d’avoir accepté qu’il me soit offert malgré ma décision de réduire considérablement mes lectures littéraires afin de : 1) mieux me consacrer à ma lente écriture d’auteur "non professionnel" en langue étrangère ; 2) diminuer mon stress oculaire ; 3) m'intéresser davantage à une actualité nationale (bi-nationale dans mon cas !) et mondiale aussi importante que préoccupante.

Voici donc les faits qui m'ont obligé à abandonner ces bonnes intentions : il y a quelques mois, alors que ma femme et moi finissions nos courses dans le supermarché du coin, mon regard était tombé sur un "pocket" bien en vue près de notre caisse. Le nom italien de l'auteur(e) m’ayant évidemment intrigué, j’avais lu la quatrième de couverture ainsi que quelques lignes du bouquin avant de le montrer à mon épouse.

« Je te l’offre pour ton anniversaire ! » avait-elle immédiatement réagi, et nous avions donc déposé L’amie prodigieuse dans notre caddy.

À la maison, le paquet-cadeau avait été vite préparé, mais... mon anniversaire ne tombant que le mois suivant, voilà que de petites mains féminines l’avaient aussitôt défait : « Je le lis d’abord, de toute façon tu l’auras le jour venu ».

Dès le début de cette pré-lecture, j'avais eu droit à toutes sortes de commentaires admiratifs : « C’est extra, tu vas voir ! », « On a bien fait de l’acheter ! » ou, en raison de mes franches origines ritales, « Tu vas adorer ! »

La fin de l'histoire de ce cadeau annoncé ? Le jour même de mon anniversaire - le bouquin m'ayant enfin été remis dans son beau paquet - j'avais pu vérifier le bien-fondé de toutes ces louanges. En me plongeant dans la lecture de l'ouvrage d'Elena Ferrante, j'avais aussitôt compris que je ne manquerais pas de le recommander à mon tour urbi et orbi.

Je le fais donc hic et nunc et en sachant que certains lecteurs seront plus sensibles que d'autres aux différents thèmes de L'amie prodigieuse : par exemple tous ceux qui par lieu de naissance, éducation ou condition sociale apprécieront particulièrement cette subtile description d'une culture et de sa sous-culture, ou cette touchante analyse des sentiments - aussi "locaux" qu'universels - d'enfants, ados et adultes relevant de l'une et de l'autre ; et puis ces pertinentes réflexions sur les inégalités sociales et sur la possibilité ou impossibilité d'y échapper par un trop oublié « ascenseur social »...

Pour revenir à mon exemplaire de L'amie prodigieuse ayant resisté à la double lecture familiale - seule sa couverture légèrement écornée témoigne de son emploi intensif -, le deuxième tome de la saga (Le Nouveau Nom) s'apprête à subir le même tour de force !

Et cela en attendant de lire le troisième tome (Celle qui fuit et celle qui reste) et bien sûr le quatrième (L'enfant perdu), sans compter la série télévisée annoncée...

N'y a-t-il fort à parier que tôt ou tard, plusieurs plaques de rues ou places italiennes (et sans doute d'autres pays) afficheront le nom de la regina della letteratura Elena Ferrante ?

P.S. Une fois n'est pas coutume, ce billet "très italien" m'a donné envie d'en proposer une version dans ma langue ô combien maternelle...

 

 

PAPERINO & PAPERINA

(4 août 2014)

 

DONALD___DAISY_DUCK

  

Quésaco le titre de ce billet, pour un non-italophone ?

Ce sont les prénoms de Donald et Daisy Duck traduits dans la langue de Dante depuis celle de Molière, ou plutôt de Shakespeare...

Le fait est que Donald vient d'avoir quatre-vingts ans (très bien portés) et que cela se fête, même dans un blog de « Littérature et Poésie » comme le mien !

Car je dois l'avouer, Donald est un personnage qui m'est cher. Je savais à peine lire et écrire que je me plongeais déjà dans ses aventures.

C'était en cachette, puisqu'il n'était pas question, chez moi, que les enfants adoptent cette prose « orale » contenue dans ces drôles de bulles...

Les rares albums Disney qui tombaient sous mon regard émerveillé ne m'appartenaient donc pas. Offerts ou prêtés par des cousins ou copains beneficiant d'éducateurs moins stricts, ils étaient enfin sortis de leur clandestinité lorsque j'avais réussi - je ne sais plus comment - à convaincre mes parents de leur forme tout à fait correcte et de leur contenu plus qu'irréprochable "malgré" des apparences ludiques.

Il y avait eu ensuite, grâce à Donald, d'autres lectures : les romans d'aventures de Verne et de Salgari, ou les incontournables Pinocchio de Collodi et Cuore de De Amicis. Et, plus tard, des auteurs dont certains diraient aujourd'hui « là, c'est du sérieux » : Manzoni, Svevo, Moravia ; ou, côté Hexagone, Hugo, Stendhal, Camus... De la vraie littérature, en somme.

Et le pauvre Donald, lui, ne serait-il lui aussi quelque peu littéraire et même, pour rentrer pleinement dans la catégorie de mon blog, un tantinet poétique ?

Comment nier ce double statut à un personnage possédant, selon son scénariste (*), « tout ce que l'être humain peut avoir comme sentiment » et méritant donc les adjectifs « mignon, malicieux, chaleureux » ou encore « crédule, rêveur, persévérant, déterminé voir obstiné, héroïque mais pas téméraire, grincheux, angoissé » , cette liste n'étant pas exhaustive ?

Voilà pourquoi l'autre jour, dans un vide-grenier au delà de la frontière, l'enfant que j'étais n'a pas hésité à dépenser l'astronomique somme de deux euros pour acquérir un petit Donald... et sa petite Daisy !

Les deux trônant désormais sur mon bureau (oui, près de mes baigneurs-gardes suisses) à côté de mes paperasses.

Paperino, Paperina, paperasses : des mots qui vont très bien ensemble, tout comme l'attachant palmipède au costume de marin et sa belle au ruban rouge et aux cils de pin-up. Couple parfait ou parfaitement imparfait, ne sont-ils pas, ces adorables canards anthropomorphes, terriblement semblables à nous autres humains ?

Sans parler des autres animaux - grands ou petits, et pas si bêtes - que Walt Disney a su poétiquement humaniser. N'a-t-il pas été, cet élégant monsieur à l'allure très fifties suggérant que les Américains ne sont pas tous des Rambo, un des meilleurs défenseurs de la cause animale partout où ces êtres n'étaient considérés que des objets ?

Et pour revenir à la combative Daisy sachant si bien tenir tête à son bouillonnant Donald, n'a-t-elle pas contribué, nel suo piccolo, à promouvoir l'égalité de la femme aux quatre coins du monde ?

____________________

(*) Jack Hannah, d'après Wikipédia

 

 

 

 

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